Les campagnes électorales ne sont pas avares de nouvelles expressions.
Le "Front Républicain" est né en 1956. Constitué autour de Pierre Mendès-France, rassemblant les socialistes, les radicaux, les mitterrandistes et les gaullistes, il souhaitait trouver une solution pacifique à la guerre d'Algérie et s'opposer au mouvement Poujade, l'UDCA. Parmi les candidats de l'UDCA figure un certain Jean-Marie Le Pen. On connaît la suite et l'échec retentissant du Front Républicain qui aboutit au retour du général de Gaulle.
L'expression refait son apparition lors des élections municipales de 1995 à Mulhouse. Afin d'empêcher l'élection d'un maire FN, socialistes et centristes s'allient. Ils gagnent. puis, l'expression est de plus en plus fréquemment utilisée: progression du vote FN oblige, sauf que l'on retire des candidats plutôt que l'on fusionne les listes. le sommet de cet art est atteint lors de la présidentielle de 2002 qui voit l'élimination de la gauche pour le second tour. Ainsi, un président de droite est élu avec une majorité de voix de gauche et "conscient" de ce fait, mène tout logiquement une politique de droite...
Reste à savoir si le FN est républicain ou pas comme le laissent entendre ses opposants. Nicolas Sarkozy ne s'y retrouvait plus lui-même en 2012: "à partir du moment où la République autorise Marine Le Pen à être candidate, c'est que c'est un parti démocratique, sinon on ne l'autoriserait pas à être candidate" disait-il sur France Info. Puis d'ajouter en parlant des électeurs: "ces gens-là, si on veut les remettre dans le champ des formations politiques républicaines, il faut s'adresser à eux". Ce qui est sûr, c'est que l'élection gagnée grâce à ce dispositif, les vainqueurs oublient systématiquement son résultat. Tout repart comme avant. L'absence de réflexion sur les motivations des électeurs et sur les méthodes de beaucoup d'élus nourrit donc une nouvelle poussée du vote FN.
La dernière trouvaille 2015 est celle de la "fusion technique". On gros, l'on ne s'aime pas, mais l'on cohabite pour avoir chacun ses élus. Les sièges sont répartis à la proportionnelle entre les tendances qui fusionnent et après chacun fait ce qu'il veut. Cela pose plusieurs problèmes. Qu'on le veuille ou non, on vote bien sur un programme et non sur plusieurs séparément. Ensuite, le législateur a créé une prime majoritaire pour dégager une majorité comme dirait M de la Palisse. Ainsi, on empêche qu'il y en ait une. On contourne donc la loi. Pourquoi ne pas l'avoir réformée? Sans doute parce que les deux grands parti qu'ils alternent au pouvoir pensaient se répartir plus de sièges entre eux et éliminer les partis minoritaires. En Italie, chaque électeur dispose de deux voix au 1er tour. Il vote pour la liste de son choix qui soutient un candidat à la présidence de la région. Plusieurs listes peuvent soutenir le même candidats. Il vote ensuite pour un candidat à la présidence. Les listes qui soutiennent le président se partagent 60% des sièges à pourvoir, les autres listes le reste.
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