mardi 3 novembre 2015

Régionales 2015: évolution des sièges en Poitou-Charentes

Majoritaire en 1986, Jean-Pierre Raffarin est parvenu à conserver la région en 1992 puis en 1998 grâce à une alliance avec chasse pêche nature. Mais sa majorité s'est de plus en plus réduite ce qui s'inscrivait dans la tendance relevé lors des scrutins nationaux.
En 2004, Ségolène Royal conclut un accord de type gauche plurielle et remporte nettement l'élection au second tour. En 2010, elle reconduit sa majorité sans le Front de gauche qui conduit sa liste et se trouve éliminé à l'issue du 1er tour. Elle conclut un accord de second tour avec les Verts et parvient à rallier une partie du MoDem. Sa victoire est nette face à Dominique Bussereau tandis que le FN n'a pas dépassé les 10% pour pouvoir se maintenir.


Présidents de la région

1974 Lucien Grand Radical
1976 Jacques Fouchier CNIP
1978 François Hardy RPR
1980 Fernand Chaussebourg UDF
1981 Michel Boucher PS
1982 Jacques Santrot PS
1982 Raoul Cartraud PS
1985 René Monory UDF
1986 Louis Fruchard UDF
1988 Jean-Pierre Raffarin UDF
2002 Dominique de la Martinière RPR
2004 Ségolène Royal PS
2014 Jean-François Macaire PS


Répartition des sièges


Régionales 2015: évolution de la répartition des sièges en Limousin

La gauche est traditionnellement forte dans cette région dont elle a toujours occupé la présidence.
Le PCF jadis fort s'est divisé en deux tendances, les communistes refondateurs fondant l'ADS et finissant par s'allier au PS. Le PCF devenu l'une des composantes du Front de Gauche était associé à la liste PS en 2004, mais a conclu un accord avec le NPA en 2010. La liste ainsi constituée appelée "Limousin terre de gauche" s'est maintenue au second tour de scrutin ce qui a abouti à une triangulaire.
Les verts sont eux restés fidèles à leur accord avec le PS.
La droite est dominée par le RPR, terres chiraquiennes obligent.
Le FN ne parvient pas à passer la barre des 10% pour pouvoir atteindre le second tour et se trouve donc éliminé depuis 204.

Présidents de la région

1974 André Chandernagor PS
1981 Louis Longequeue PS
1986 Robert Savy PS
2004 Jean-Paul Denanot PS
2014 Gérard Candenbrouck PS

Répartition des sièges



Régionales 2015: évolution de la répartition des sièges en Aquitaine

Depuis 1998, la région est présidée par le socialiste Alain Rousset qui a assis sa majorité relative de 1998 grâce à la réforme électorale, en concluant un accord de fusion de listes avec les Verts. Le PCF a beaucoup reculé au point de perdre toute représentation dès 2004.
Le RPR a emporter la présidence en 1986 grâce au vote du FN, puis en 1992 en raison de la grande faiblesse de la gauche. A cette époque chasse pêche nature est à son maximum au point de peser près d'une dizaine de sièges.


Répartition des sièges
















Présidents de la région

1974 Jacques Chaban-Delmas UDR
1979 André Labarrère PS
1981 Philippe Madrelle PS
1985 Jacques Chaban-Delmas RPR
1988 Jean-François Poncet UDF (intérim)
1988 Jean Tavernier RPR
1992 Jacques Valade RPR
1998 Alain Rousset PS

(nb: le conseil régional est élu au suffrage direct à partir de 1986)

lundi 2 novembre 2015

Régionales 2015: la répartition des sièges dans la nouvelle grande région

Ces graphiques permettent de voir ce qu'aurait été la répartition des sièges en additionnant les trois anciennes régions. Il faut toutefois rester très prudent en particulier en raison d'alliances différentes d'une région à l'autre en 2004 et en 2010, et de résultats très différents des alliances en question. Le Front de gauche allié au NPA s'est ainsi maintenu au second tour dans le Limousin en 2010 alors que le Front de Gauche a été éliminé dans les deux autres régions.
La gauche remporte les deux derniers scrutins grâce à la prime majoritaire. En 2010, on peut même parler du PS allié aux Verts. Le mode de scrutin permet de marginaliser la représentation du FN dont les sièges sont répartis entre les tendances qui restent. Les chasseurs sont eux aussi marginalisés et ne doivent leur survie qu'à des accords avec l'UMP. Le MoDem a choisi de présenter ses propres listes en 2010 et a pu se maintenir au second tour en Aquitaine.
La gauche subit une courte défaite en 1986 puis s'effondre au profit des écologistes et de la droite en 1992. cela ne change pourtant rien à la répartition des présidences puisque la droite conserve l'Aquitaine et la Poitou tandis que la gauche sauve le Limousin. La constitution d'une alliance de type gauche plurielle mais pas systématique d'un département à l'autre lui permet de récupérer l'Aquitaine.

Régionales 2015, les modes de scrutin

L'électeur poitevin est en plein travail pour mettre en ligne rapidement les informations sur ce scrutin pour la nouvelle région et plus particulièrement pour la Vienne.

Rappelons pour commencer brièvement les modes de scrutin pour ce type d'élection. Les listes sont bloquées (on ne peut pas en changer l'ordre) et sont paritaires d'où le surnom de listes "chabadabada".
Les listes qui obtiennent moins de 5% des suffrages exprimés sont impitoyablement éliminées de toute représentation en sièges.

En 1986, 1992 et 1998, les listes sont départementales et il n'y a aucune cohérence à l'échelle régionale. Une formation peut ainsi ne déposer une liste que dans un seul département de la région. Cela donne alors des conseils régionaux à la composition plutôt éclatée et complique la constitution de majorités stables. C'est pour cette raison que fut votée une disposition particulière concernant le vote du budget régional. Si le budget est rejeté mais qu'aucune majorité de ne dégage pour voter une proposition alternative, le budget rejeté est en fin de compte adopté.
Le summum du désordre fut atteint lors des régionales de 1998. La gauche s'est retrouvée fréquemment en position de majorité relative face à la droite et donc le FN s'est alors retrouvé en position d'arbitre. La gauche a fait pression sur la droite pour qu'elle refuse toute présidence acquise avec les voix des conseillers FN. Plusieurs présidents de droite durent démissionner après leur élection. En Poitou-Charentes, Jean-Pierre Raffarin fut reconduit à la majorité relative en concluant un accord avec chasse-pêche-nature-tradition et ne connut donc pas ce problème. Une fois nommé premier ministre, il engagea une réforme électorale.
En 2004 et 2010, les listes restent départementales mais sont chapotées par une tête de liste régionale. Fini les listes dans un seul département. Le scrutin se déroule en deux tours. Il faut recueillir la majorité absolue au 1er tour et la majorité relative au second. La liste arrivée en tête au plan régional remporte un quart des sièges. Ensuite, le restant des sièges est réparti à la proportionnelle à la plus forte moyenne entre toutes les listes qui ont plus de 5% des suffrages exprimés. Si un second tour est nécessaire, seules les listes qui ont obtenu plus de 10% des suffrages exprimés au 1er tour peuvent se présenter. Toutes les listes qui ont obtenus plus de 5% des suffrages exprimés peuvent fusionner.
Quant on a calculé la répartition des sièges au plan régional, on calcule ensuite la répartition des sièges pour chaque liste par département. Fort logiquement une liste aura la plus grande proportion de sièges dans le département où elle obtient le plus fort pourcentage de voix.