samedi 5 février 2011

Cantonales 2011: le canton des Trois-Moutiers

Ce canton qui appartient en réalité à l'Anjou est historiquement orienté à droite. Les régionales de 2010 constituèrent donc une révolution locale puisque Ségolène Royal est arrivée en tête. De là à conquérir ce canton... Car la droite est ici chez elle et, le sortant, bien implanté n'est guère contesté. Le grand problème traditionnel de la gauche reste de trouver un candidat qui ait une chance de gagner. Compte tenu des résultats, les volontaires ne se bousculent pas!

Une forte prégnance de la droite

On notera la progression du FN qui se constate dans les autres scrutins et permet au parti frontiste de dépasser les 10%. Les pourcentages de la gauche relèvent du "témoignage". Un score non négligeable de celle-ci après les régionales de 2010, suscitera des inquiétudes à droite pour la présidentielle car il signifiera que le socle du centrisme et de la droite traditionnelle fait défaut à l'UMP.













Un canton clairement de droite... sauf en 2010

(à droite, le cantonales et à gauche les autres scrutins)










Une participation qui faiblit faute d'enjeu?











Les candidats


Cantonales 2011: le canton de La Trimouille

C'est le canton que la droite ne peut pas perdre. En dehors d'un vote en faveur de S.Royal en 2010, il semble indéfectiblement attaché à la droite qui ne fut vaincue qu'à la libération. Ce fut le fief du député gaulliste Peyret qui légua son siège à Arnaud Le Percq.
Pourtant, dans les années 90, tout se dérégla. Accusé de malversations faites à la tête d'un syndicat intercommunal, le conseiller Gilbert se donna la mort. Dans des circonstances tragiques, le PS accorda sa confiance à un médecin du cru, Hervé Vallet. C'était une aubaine tant il était difficile de trouver un candidat de gauche socialiste ou même communiste dans ce canton. la suite on la connaît. A contre-courant de la tendance nationale, le divers gauche Vallet remportait le canton et rejoignait quelques jours plus tard la "gauche monoryste", sans grand risque il est vrai, tant le PS avait peu de moyens de se venger aux élections suivantes.
Assez bizarrement, c'est un autre médecin, clairement de droite celui-ci qui joua le rôle du vengeur: Georges Kéraudren devenait conseiller général en 1998... pour un mandat... avant le retour d'Hervé Vallet.
L'éventail des candidatures apparaît cette année plus ouvert, la gauche porposant des candidats mieux implantés et plus connus. Reste à voir si cela suffira pour redresser une situation très dégradée pour elle. Les plans sociaux engagés dans les quelques entreprises qui existaient encore dans le canton peuvent doper son score. En fait, l'interrogation repose plus sur le nom d l'élu que sur sa nuance politique au sein de la droite.

Une répartition des voix très favorable à la droite














Un vote à gauche en 2010 qui marque un retournement?











Une participation nettement plus forte au second tour qu'au premier













Les candidatures


Cantonales 2011: le canton de Civray

C'est le canton que la droite observe avec envie et dans lequel elle place des espoirs.
Elu en 1967, le socialiste Raoul Cartraud occupa les postes de maire de Civray, député élu lors de la vague rose de 1981, et de ce fait fut amené à siéger au conseil régional dont il fut un temps le président. Cette carrière achoppa sur une défaite plutôt inattendues lors cantonales de 1992. Jean-Marie Gallot au terme de son mandat laissa la place à un "jeune", Jean-Olivier Geoffroy, jouant ainsi "tactique" pour damer le point à des socialistes locaux désireux de laver l'affront commis 6 ans plus tôt. On en sait ce qu'il advint: une seconde défaite consécutive. Le siège est tout de même récupéré en 2004, dans une conjoncture électorale générale nettement plus favorable. Cette année, C'est Jean-Olivier Geoffroy qui va tenter de laver l'affront. le conseiller socialiste sortant qui ne réside plus dans le civraysien veut passer la main à Philippe Gautron. Enseignant, ce dernier avait défendu haut et fort la représentation du sud-ouest de la Vienne lors des dernières régionales, se plaignant de la place qui lui avait été réservé dans la liste de Ségolène Royal.
Ce qui alimente l'espoir de la droite qui serait ravie de gagner un siège pour ne pas perdre le département, c'est que le résultat aux cantonales est assez serré, même si la gauche l'emporte nettement au second tour des scrutins régionaux et nationaux. Le fait que le sortant ne se représente pas est un autre élément. Mais, conquérir un siège traditionnellement orienté à gauche dans une conjoncture peu favorable n'est guère évident.
Notons enfin qu'une victoire de la droite dans ce canton aurait immanquablement des répercussions aux municipales dans le fief socialiste que constitue la commune de Civray.

Une bonne participation












La répartition des voix

A retenir: un PS autour des 40% avec un PCF qui ne dépasse pas les 10%. Sauf circonstances exceptionnelles, les Verts n'atteignent pas les 10%. Le FN est marginal et la droite modérée égale et dépasse même le PS. En fin de compte, les résultats témoignent d'une forte bipolarisation.














Des cantonales aux résultats serrés










Des scrutins régionaux et nationaux de plus en plus favorables à la gauche










Les candidatures

Cantonales 2011: le canton de Charroux

Les regards sont tournés vers Charroux qui apparaît comme l'une des clefs du prochain scrutin. Ce canton ancré à droite a failli basculer en 2004.
De 1973 à 1998 la gauche a connu un lent mais sûr déclin qui s'est d'ailleurs traduit pour le PS par l"incapacité à présenter un candidat en 1998. La gauche fut alors proprement éliminée du second tour qui s'est joué entre deux candidats de droite. En 2004, l'inamovible Jean-Charles Chevalier ne se représente pas. Le PS choisit de soutenir un candidat de gauche sans étiquette, Pascal Maillou. Dans le contexte porteur des élections régionales, de dissensions à droite à Charroux même, le nouveau candidat devance le PCF au 1er tour et manque de peu de s'imposer au second tour. Les élections municipales de 2008 lui permettent de rééditer l'exploit puisqu'il menace très sérieusement le conseiller général Yves Gargouil dans sa commune de Charroux.
2011 peut s'annoncer comme l'année de la revanche. Pascal Maillou a réussi à fédérer sur son nom le PS et le Front de gauche. Les législatives de 2007 avaient mis gauche et droite à égalité, les régionales ont donné la victoire à S. Royal.
Notons enfin que la participation s'est redressée aux cantonales et demeure généralement assez élevée. Gageons sans trop de risque que c'est elle qui décidera du nom de l'élu.

La répartition des voix

A remarquer: la faiblesse du Front National, des Verts qui peuvent atteindre les 10% quand il n'y a pas de candidat socialiste, une tenue fort convenable du PCF. Les candidats de droite remportaient autour de 60% des voix avant 2004.













Une bonne participation












Le canton dérive à gauche depuis peu












Les candidats

Cantonales 2011: Les cantons renouvelés

19 des 38 cantons sont donc renouvelés:
2 sont tenus par des divers droite dissidents de la majorité départementale: Mirebeau et Pleumartin.
9 appartiennent à la majorité départementale: Trois-Moutiers, Loudun, Moncontour, Saint-Gervais, Vouillé, Chauvigny, La Trimouille, Couhé et Charroux.
8 ont un conseiller socialiste: Chatellarult ouest et sud, Neuville-de-Poitou, Saint-Julien-l'Ars, Poiters 4 -Saint Benoît, Lussac-les-Châteaux, Lusignan et Civray.

vendredi 4 février 2011

Cantonales 2011: La gauche à l'assaut.

L'enjeu des cantonales 2011 apparaît clairement sur le graphique d'évolution de la répartition des sièges entre la gauche et la droite.
La tendance lourde qui n'est d'ailleurs pas propre à la Vienne, amorcée en 1992, menace la majorité de droite du conseil général. Deux sièges séparent les deux blocs depuis le scrutin de 2008. A cette occasion, le PS a engrangé la quasi totalité des cantons de l'agglomération de Poitiers, n'échouant que d'une poignée de voix à Poitiers 5. En face, la droite a maintenu son avance dans les cantons ruraux notamment du Loudunais. Elle a ainsi conservé Montmorillon.
Depuis, la situation a évolué. La gestion de l'assemblée départementale est restée délicate. rappelons que 3 conseillers généraux de la majorité départementale ont constitué un groupe séparé et ont voté contre la reconduction d'Alain Fouché à la présidence du département. Il a fallu toute l'expérience de Jean-Pierre Raffarin pour trouver une solution de compromis passant par un changement de candidat au profit d'un homme de "consensus", Claude Bertaud, conseiller général de Vouillé. Depuis, les choses s'étaient plutôt apaisées, mais depuis peu, Jean-Pierre Jarry, conseiller de Poitiers 5 s'est mis en marge de la majorité et a voté contre le dernier budget qui fut donc adopté avec la vois prépondérante du président de l'assemblée. Tout cela fait tout de même désordre. En face, la gauche (18 PS et 1 PC) joue bien sût l'unité dont elle espère tirer le profit maximum. Notons enfin que la conjoncture politique n'est guère favorable à la droite qui risque de faire le frais d'un certain rejet des réformes gouvernementales. Ne parlez pas à Barak obama des élections intermédiaires!
bien que consciente de toutes ces faiblesses, la droite peine visiblement à organiser ses candidatures. Les vieilles histoires refont surfaces avec les rancunes tenaces. Ainsi, à Chauvigny, Alain Fouché trouve sur son chemin le maire du chef-lieu.
Reste que la gauche n'a pas encore gagné. Le découpage lui est toujours défavorable. La droite est fortement implantée et compte nombre d'élus locaux. Qui voit le canton de Moncontour ou celui de Trois-Moutiers basculer à gauche? Et quand bien même S. Royal fut majoritaire dans certains cantons, cela ne donne pas une victoire certaine à la gauche. La gauche doit gagner trois sièges, et cela sera difficile d'autant qu'il ne lui faut en perdre aucun. Deux sièges signifierait l'égalité 19/19 et l'élection d'Arnaud Le Percq comme président au bénéfice de l'âge. La morale de cette histoire est que la retraite n'est jamais vraiment sûre en politique!