lundi 21 janvier 2008

Le canton de Montmorillon

Le canton de montmorillon a historiquement une orientation modérée, de centre-droit depuis les débuts du XXème siècle. Par ailleurs, le poids démographique de la commune de Montmorillon explique que le maire de la commune soit le plus souvent le conseiller général du canton.
Le sénateur-maire centriste Jean-Marie Bouloux a été élu pendant 30 ans, de 1952 à 1982. Il est remplacé par Daniel Cormier qui ne se représente pas et laisse sa place à Guillaume de Russé en 1994. Celui-ci emporte la commune de Montmorillon dans la foulée en 1995.
La gauche parvint parfois à menacer la droite: c'est le cas en 1976 et en 1988. Elle est plus forte qu'avant depuis la fin des années 90. Ainsi, S. Royal est majoritaire en 2004. Le vote penche à gauche en 2007 lors de la présidentielle et des législatives. Le glissement à gauche est plus net sur la commune de Montmorillon.
Notons pour ce qui concerne les cantonales que les candidatures sont peu nombreuses et fidèles: deux candidats communistes différents se présentent sur 6 scrutins.

1 Récapitulatif des élections cantonales











2 Un canton qui dérive vers la gauche?










3 Une commune chef-lieu plus à gauche que le reste du canton









4 La participation aux cantonales










5 Les candidats aux cantonales jusqu'en 2001







6 Les conseillers généraux
1952 Jean-Marie BOULOUX Centriste
1982 Daniel CORMIER Divers droite
1994 Guillaume DE RUSSE RPR

dimanche 20 janvier 2008

La commune de Châtellerault

La commune de Châtellerault a longtemps été de tradition radicale jusqu'à ce que le centriste Pierre Abelin en fasse son fief en 1959. Alors élu maire, il devient ensuite conseiller général en 1964, puis président du conseil général en 1967. Il mène en parallèle une carrière nationale: député de 1945 à 1958 puis de 1962 à 1974, il est plusieurs fois secrétaire d'Etat puis ministre de la coopération de 1974 à 1975. Il doit quitter ce poste suite à l'affaire Claustres. Il décède peu après sa réélection de 1977.
La lutte était alors chaude face au communiste paul Fromonteil tête de liste de l'union de la gauche en 1977, et Edith Cresson qui le met en ballotage lors de l'élection législative partielle de 1975, puis lors des cantonales de 1976. A la faveur de l'élection municipale partielle de 1977, Geneviève Abelin, veuve de Pierre, devient maire de la commune, tandis que son fils est élu conseiller général du canton de Châtellerault nord.
Les portes de la mairie ne lui étaient pour autant pas ouvertes. Elu député en 1978, il perd son siège lors de la vague rose de 1981. En face, Edith Cresson a patiemment tissé sa toile. Maire de Thuré à partir de 1977, députée en 1981, elle est élue conseillère générale du nouveau canton de Châtellerault ouest (qui englobe Thuré) en 1982. Elle conduit la liste de gauche aux municipales de 1983 à Châtellerault face à Jean-Pierre Abelin. Handicapé par la liste de Dominique Jamet, JP Abelin est battu au 2ème tour, et E. Cresson donne une des rares victoires à la gauche lors d'un scrutin marqué par une nette avance de la droite au plan national. Elle est réélue à ses différents postes et conserve la mairie dès le 1er tour en 1989. Il faut dire que la notoriété d'E. Cresson est devenue forte en raison des différents postes ministériels qu'elle occupe, le plus éminent étant celui de 1er Ministre de 1992 à 1993.
Les difficultés commencent alors à droite durant cette période. Aux municipales de 1995, une primaire oppose l'UDF JP Abelin au RPR Philippe Rabit. Les deux listes n'arrivent pas à fusionner ce qui occasionne une triangulaire au 2ème tour et donne une nette victoire à E. Cresson. A gauche, c'est la succession d'E. Cresson en 1997 qui suscite des rancunes. L'ancien chef de cabinet d'E. Cresson, Gilbert Guérineau, estime en effet que la succession lui revenait alors que Joël Tondusson était devenu maire. Ainsi, lors des municipales de 2001, G. Guérineau prend la tête d'une liste divers gauche avec pour but affiché de battre le maire sortant. Curieusement, cette division de la gauche a des répercussions plutôt inattendues à droite. JP. Abelin décide de ne pas se présenter aux municipales, et de soutenir officiellement P. Rabit pour ce scrutin. Mais, l'électorat centriste ne le suit pas dans cette voie et préfère voter pour la liste Guérineau. D'un tour à l'autre, la liste Guérineau progresse même sensiblement au point d'atteindre le tiers des suffrages et de réduire la droite "officielle" à un gros quart.
Le profil de Châtellerault pour ce qui concerne les scrutins nationaux est un peu particulier: la commune vote pour JP. Abelin aux législatives, tandis qu'elle donne une courte majorité aux candidats socialistes à la présidentielle. S. Royal réussit une belle performance lors des régionales de 2004. Les observateurs s'attendent souvent à un vote plus à gauche dans une commune où les ouvriers et les employés dominent. La tradition démocrate chrétienne est évoquée pour expliquer cette situation, comme l'influence de la famille Abelin.
On notera que la participation aux élections est généralement moyenne, et surtout en baisse presque constante pour les municipales. C'est là une situationqui n'est pas sans rappeler les villes de même profil en France.


1 Récapitulatif des élections municipales












2 Les scrutins nationaux







3 La participation aux municipales
4 Les maires
1925-41, 1944-53 Louis RIPAULT radical
1953 Bernard PERCEVAULT
1959 Pierre ABELIN Centriste
1977 Geneviève ABELIN Centriste
1983 Edith CRESSON PS
1997 Joël TONDUSSON PS