samedi 2 juin 2012

Elections législatives 2012: 4ème circonscription


1 Tendances

La circonscription correspond à tout le nord du département, regroupant le Châtelleraudais et le Loudunais.
Elle est orientée à droite, celle-ci progressant sur le long terme. Cette tendance n'est d'ailleurs pas propre aux législatives puisqu'elle se retrouve aux élections cantonales. La seule exception restent les régionales lorsque Ségolène Royal est candidate.
Après une victoire en 1988, la gauche rate le siège d'une quinzaine de voix en 1997 puis plonge dans els tréfonds. La situation ne se redresse pas vraiment en 2007. les questions de personnes expliquent cette situation.
La droite est ici centriste, représentée par Jean-Pierre Abelin, conseiller général de Châtellerault nord de 1977 à 2008, maire de Châtellerault depuis cette même année, et fils de Pierre Abelin qui occupa de nombreux postes locaux et nationaux. Bien implanté sur Châtellerault commune orientée à gauche, il bénéficie de l'apport quasi automatique des voix du Loudunais. Résultat: un socle de voix de l'ordre de 40% des suffrages. Il gagne même l'unique primaire que lui impose son ami gaulliste Philippe Rabit en 1993. Il souffre d'une concurrence à droite avec le vote FN qui tourne autour des 10% et progresse ces dernières années, notamment dans les cantons ruraux.
A gauche, tout le monde est à la peine. Les Verts obtiennent assez régulièrement 5 à 6%, le PCF parti des 6-7% de Paul Fromonteil est tmobé à 4-5%, soit à peine plus que l'extrême gauche. Le PS se situe dans le quart des suffrages. Les scores obtenus par Edith Cresson sont loin.





2 Les élus

1988 Edith CRESSON PS
1993 Jean-Pierre ABELIN UDF puis Nouveau Centre

Bien élue dès 1981 dans cette circonscription et bien réélue alors que le découpage favorisait la droite, E.Cresson ne se représentera plus après son expérience de premier ministre entre 1991 et 1992. En 1993, son suppléant, Guy Monjalon qui la remplaçait à l'Assemble Nationale est largement battu par Jean-Pierre Abelin. Ce dernier ne lâchera plus prise même si une candidature dissidente dans le Loudunais sème le trouble en 1997 au point de le faire trébucher. Il gagne l'élection d'une quizaine de voix. Les réélectiosn suivantes relèveront de la promenade de santé.
La raison? Le réglement de la succession Cresson. Celle-ci démissionne de son poste de maire de Châtellerault en 1997 et soutient Joël Tondusson. Dès lors, le PS local se divise entre pro et anti Tondusson conduits par Gilbert Guérineaux, ex chef de cabinet d'Edith Cresson. D'un côté les triangulaires se succèdent aux cantonales et municipales au point que la mairie de Châtellerault tombe dans l'escarcelle de JP Abelin en 2008. De l'autre, Brigitte Tondusson, épouse du maire "honni" paie et n'obtient jamais toutes les voix de la gauche. Elle est même minoritaire à Châtellerault. Bref, le nord Vienne est au PS ce que le sud est à l'UMP.

3 Et 2012 dans tout cela?

On ne pourra pas reprocher au PS de ne pas avoir tenté de régler ses problèmes locaux entre 2008 et 2011. Ainsi, en 2011, Michel Guérin succède à Joël Tondussonau conseil général avec son accord .
Mais, c'était sans compter sur l'accord national liant le PS à Europe-Ecologie. La circonscription est alors réservée aux Verts.
Le faible score d'Eva Joly nourrit la dissidence de Christian Michaud. Le maire de Naintré, conseiller général de Châtellerault sud estime en effet que le score d'Eva Joly annule l'accord passé au plan national. Bon nombre d'élus socialistes locaux qui pensent comme lui assistent à l'inauguration de sa permanence. C'est à peine plus de 15 jours avant l'élection que les pendules sont remises à l'heure et que fort d'un esprit discipliné bon nombre de ces élus locaux se mettent à soutenir vivement la candidate verte, Véronique Massonneau... Notons au passage que le duo Massonneau-Michaud se connait bien suite à des problèmes assez similaires survenus lors de municipales à Naintré.
Et Jean-pierre Abelin ne remerciera sans doute jamais assez le PS! Et le chanceux de bénéficier en prime du soutien du maire UMP de Loudun, Eleuftérios Bénas, Maire que l'on dit très ambitieux, mais qui se trouve  "opportunément" confronté à une contestation dans sa propre majorité municipale.
En conclusion, cette situation ubuesque à gauche favorise fortement Jean-Pierre Abelin. Reste à savoir qui ira au second tour, s'il y en a un, les électeurs n'appréciant pas les embouillaminis. On peut penser que la candidate verte et le socialiste dissident seront au coude à coude, le Front de gauche tirant de son côté bénéfice de la situation. Le candidat du FN, Eric Audebert peut alors espérer aller au second tour. La circonscription a fortement voté pour Marine Le Pen, et le candidat FN est bien implanté à Châtellerault où
 il est parvenu à la surprise générale à atteindre le second tour aux cantonales de 2011. Bref, la sitation sera à suivre de très près.


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